" L'éducation nationale face à l'objectif de la réussite... "

Le rapport de la Cour des comptes à lire !

Format pdf, 216 pages, 873 Ko sur le site de la Cour des comptes

Extraits :

Un modèle inadapté

Alors que le code de l’éducation, dès son premier article, affirme que « le service public d'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves», ce postulat ne se vérifie pas dans les faits. Dans son organisation actuelle, l’enseignement scolaire reste encore principalement fondé sur un modèle qui était adapté à une période où seule une minorité d’une classe d’âge - 20% en 1970 - suivait tout le parcours de l’enseignement scolaire et obtenait le baccalauréat. Il tend, de ce fait, à privilégier les élèves sans difficultés particulières, c’est-à-dire ceux qui seront bacheliers à la sortie du système scolaire et poursuivront des études supérieures, soit seulement un peu plus de la moitié de chaque classe d’âge.

(...)

Les limites des réformes successives

Tributaire d’une organisation inadaptée aux nouveaux enjeux éducatifs, l’enseignement scolaire n’a pas su réellement intégrer les missions de suivi et d’aide des élèves. Ceci explique que, malgré des réformes multiples, une part importante d’entre eux, souvent issus de milieux sociaux défavorisés, reste exclue de la réussite.

En définitive, c’est moins en raison des réformes ministérielles que grâce à l’implication personnelle des enseignants et des autres agents de l’éducation nationale que les politiques éducatives peuvent aujourd’hui se concrétiser au plus près des besoins des élèves. C’est le recours à l’imagination et aux bonnes volontés, ainsi qu’éventuellement à un aménagement parfois peu réglementaire du service des enseignants, qui permet au système scolaire de fonctionner en dépit de ses contraintes et de ses rigidités. Cet état de fait démontre le dévouement remarquable des acteurs de l’enseignement scolaire, mais il révèle également une faiblesse majeure du système éducatif : la réussite d’un élève dépend en partie de l’établissement où il est affecté et des enseignants qui le prennent en charge, ce qui constitue un puissant facteur d’inégalité.