Épître de l'école des parents et des éducateurs de l'Isère

Il est des lettres reçues qui inquiètent plus que d'autres :

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Bonjour,

Je vous informe de la fermeture de l’Ecole des Parents et des Educateurs de l’Isère.

Comme bon nombre d’entre vous le savent, l’association Ecole des Parents et des Educateurs de l’Isère s’est retrouvée en situation de cessation de paiement au cours du premier trimestre 2014 et une procédure en vue du redressement judiciaire de l’association a été mise en place. Nos financeurs ont été réunis plusieurs fois, et nous avons tenté ensemble de trouver une solution afin d’éviter la fermeture de l’association.

Les raisons de cette déconfiture trouvent leur cause dans l’absence de mise en perspective pluriannuelle de l’association.

Sur mission du Conseil Général, nous animions en effet les stages de formation assistants maternels du sud et centre Isère dans le cadre d’un appel d’offre de 4 ans, mais avec un nombre de stages annuels non anticipé.

Ces dernières années, le nombre de stages (deux bons de commande par an : un reçu en janvier pour la période de formation de mars à août et un autre bon de commande reçu en juin pour la période de septembre à février) a été très variable d’un semestre à l’autre, d’une année sur l’autre, jusqu’à ce qu’il ne permette plus à l’association EPE 38 d’équilibrer son budget.

L’activité formation était en effet celle qui permettait de dégager une production vendue, soit le seul moyen que nous avions d’équilibrer notre budget global, car est-il utile de rappeler que nos autres activités, malgré l’intérêt général et l’investissement rentable qu’elles représentent, n’étaient pas financées à hauteur de leur coût !

D’autres raisons ont amené l’association à « péricliter ». En effet, les décisions de gestion antérieures à 2012 nous avaient également beaucoup fragilisés ; l’équipe que nous constituions en avait été fortement impactée.

A de nombreuses reprises, nous avions alerté le CGI et nos autres financeurs de cette situation. Des subventions exceptionnelles du CGI, de la Métro, du CCAS de Grenoble, et de la Justice nous sont parvenues fin 2014, mais celles-ci n’auront pas permis à l’association de sortir de cette impasse. Le déficit est de moins 89 K€ et nous n’avons pas reçu de propositions visant à mettre l’association en perspective pluriannuelle.

La procédure de redressement a donc échoué et nous vous informons que, suite à l’audience du 19 février 2015, le TGI prononce aujourd’hui la liquidation judiciaire de l’association.

(...)

Nous espérons sincèrement que les familles pourront trouver écoute et soutien auprès d’autres acteurs sur ce champ, dans un souci de prévention, le plus possible en dehors du contrôle social, des enjeux institutionnels et politiques, pour faciliter l’exercice difficile d’être parents, et qu’ils ont à se faire reconnaître comme de véritables interlocuteurs sur les questions éducatives.

(...)

Vous souhaitant bonne continuation,

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.

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