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mercredi 10 juin 2009

Hadopi, acte III, scène 2

Le Conseil constitutionnel, gardien des droits et libertés constitutionnellement garantis, a jugé que plusieurs des dispositions de ces articles[1] 5 et 11 n'étaient pas conformes à la Constitution :

16. Considérant que les pouvoirs de sanction institués par les dispositions critiquées habilitent la commission de protection des droits, qui n'est pas une juridiction, à restreindre ou à empêcher l'accès à internet de titulaires d'abonnement ainsi que des personnes qu'ils en font bénéficier ; que la compétence reconnue à cette autorité administrative n'est pas limitée à une catégorie particulière de personnes mais s'étend à la totalité de la population ; que ses pouvoirs peuvent conduire à restreindre l'exercice, par toute personne, de son droit de s'exprimer et de communiquer librement, notamment depuis son domicile ; que, dans ces conditions, eu égard à la nature de la liberté garantie par l'article 11 de la Déclaration de 1789, le législateur ne pouvait, quelles que soient les garanties encadrant le prononcé des sanctions, confier de tels pouvoirs à une autorité administrative dans le but de protéger les droits des titulaires du droit d'auteur et de droits voisins ;

17. Considérant, en outre, qu'en vertu de l'article 9 de la Déclaration de 1789, tout homme est présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable ; qu'il en résulte qu'en principe le législateur ne saurait instituer de présomption de culpabilité en matière répressive

à lire en ligne : Décision n° 2009-580 DC du 10 juin 2009 ou au format pdf (14 pages, 48 Ko), ou le communiqué de presse.

Notes

[1] de la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet dite Hadopi

dimanche 1 février 2009

Jeunesse ne rime pas avec délinquance

"Quel futur pour les jeunes délinquants ?" pose le débat notamment :

Il faut oser dénoncer le « tout pénal » comme seule réponse politique aux violences individuelles ou collectives des jeunes et refuser le dénigrement du travail de lien que tissent, sur le terrain, les citoyens, les élus, les bénévoles et les professionnels qui sont au contact des enfants et des adolescents en grandes difficultés. Nous proposons de réhabiliter le travail associatif, social, éducatif et thérapeutique, comme corollaire fondamental de l’intervention judiciaire.

Il faut oser dénoncer les sommes qui sont consacrées à l’enfermement des enfants et des adolescents  au détriment des mesures de prévention et d’accompagnement éducatif. Nous proposons de les employer à développer les réponses sociales, éducatives et thérapeutiques aujourd’hui menacées, à soutenir l’aide aux familles, à permettre l’accès aux soins des enfants et adolescents en difficultés et à favoriser les réponses innovantes dans tous ces domaines.

Il faut oser dénoncer l’absurdité du « découpage » de l’enfant ou de l’adolescent en mauvais élève, enfant malade, enfant en danger,  mineur délinquant … et le cloisonnement insidieux des services de l’Education Nationale, des Conseils Généraux, de la Santé et de la Justice,  tout comme le projet, parfois évoqué, de créer un juge des enfants pour les enfants en danger et un autre pour les délinquants. Nous proposons de favoriser le travail en réseau des professionnels et des services pour que l’enfant ou l’adolescent en grandes difficultés soit considéré comme un sujet, digne de la mobilisation des adultes et de la société.



http://quelfuturpourlesjeunesdelinquants.fr

mercredi 28 janvier 2009

Gudelcia

Les témoignages s'accumulent sur le traitement indigne réservé à celles et ceux qui ...
les mots pour résumer les cas ne viennent pas et la liste des situations "dangereuses" seraient bien trop longue ! Mais si, vous savez ces "barbares", c'est pas comme nous, ceux qui ne doivent qu'aimer notre beau pays -patrie des droits de l'homme- ou le quitter, celles et ceux que l'on rafle à la sortie des écoles, que l'on refoule aux frontières, qu'on interpelle quand ils viennent dans les préfectures pour régulariser leur situation, ces hommes, ces femmes, ces
enfants !

Mais oui des enfants !

La dernière histoire ignoble, honteuse, est celle de Gudelcia . Richard Moyon, un des fondateurs de RESF, la raconte sur son blog.

Gudelcia, 5 ans, arrêtée à l'aéroport, enfermée TROIS jours en zone d'attente, jugée "comme une grande", poursuivie pour n'avoir pas signé le procès verbal !

Heureusement, l'histoire se finit bien. Il s'est trouvé une juge pour redonner un peu de vie à la plus simple humanité.

Mais dans quelle société vivons-nous pour devoir nous réjouir qu'il restât des traces d'humanité chez certains de nos concitoyens ?