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mercredi 9 juin 2010

L'assassin de Jean Zay n'a pas été fusillé

La journée d'étude sur Jean Zay, hier aux Archives nationales (Les papiers Jean Zay entrent aux Archives nationales), a donné l'occasion de lire la page Wikipédia consacrée à Jean Zay.

Cette page mentionne que l'assassin de Jean Zay aurait été fusillé. Mais ce point est sujet à controverse et une note précise, que selon le cercle Jean Zay, au terme de son procès le milicien Charles Develle avait sauvé sa tête. C'est cette thèse que je veux confirmer ici en reproduisant l'article de Libération du 25 février 1953 qui l'annonce.

Scan Libération  25 février 1953

Cette article est reproduit aussi dans la brochure ''Jean Zay,1904, 1944, 1994" éditée par l'association des amis de Jean Zay[1] réalisée à l'occasion de l'exposition pour le cinquantième anniversaire de son assassinat.

Couverture catalogue expo Jean Zay

Cette condamnation au bagne et non pas à la peine de mort est mentionnée également dans le livre Jean Zay des historiens Roger Karoutchi et Olivier Babeau[2] "...condamné aux travaux forcés par un tribunal militaire en 1953.." (p. 280).

Notes

[1] 61, bd Sébastopol 75001 Paris

[2] Roger Karoutchi, Olivier Babeau, Jean Zay (1904-1944) : ministre de l'instruction du Front populaire, résistant, martyr, Paris, Ramsay, 2006, 293 p.

mardi 8 juin 2010

Les papiers Jean Zay entrent aux Archives nationales

Grâce à un don de ses deux filles Catherine Martin-Zay et Hélène Mouchard-Zay, les Archives nationales accueillent les papiers de Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts de 1936 à 1939. À cette occasion, une journée d’étude[1] lui a été consacré, ce mardi 8 juin 2010.

Copie du programme "Jean Zay"

Une partie de l'annonce de cette journée d'étude, du site de Calenda :

Les Archives nationales reçoivent en don les papiers de Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts de 1936 à 1939, soixante-six ans après son assassinat. Manuscrits, dossiers, photographies, affiches, enregistrements sonores et audiovisuels sont ainsi proposés à la recherche pour une meilleure connaissance de cet homme de grande culture passionné de justice sociale. Parmi ces très nombreux documents, sa correspondance personnelle ainsi que tous ses écrits de captivité – à la prison de Riom de 1940 à 1944 - révèlent les dimensions humaines de l’homme politique et constituent de nouvelles sources pour comprendre les années trente et les années noires.

Juif par son père, protestant par sa mère, franc-maçon, orateur charismatique, homme droit et d’une grande culture, Jean Zay a su convaincre le parti radical d’entrer dans le programme du Front populaire. Pour toutes ces raisons, il fut la cible de l’extrême-droite puis assassiné par la Milice le 20 juin 1944. Ses papiers viennent enrichir les sources de cette période cruciale de l’histoire de France déjà conservées aux Archives nationales : fonds d’archives publiques complétées par les archives privées de Léon Blum, Vincent Auriol ou Edouard Daladier.

à voir aussi sur le Net : le cercle Jean Zay

Notes

[1] programme au format pdf, 6 pages, 220 Ko

vendredi 27 mars 2009

Le projet Aladin, une épître à la conscience

Projet Aladin

Pas facile (encore) de trouver l'adresse du site internet du Projet Aladin www.projetaladin.org, pourtant cette initiative pour chiraquienne qu'elle soit se doit d'être saluée et mieux référencée.

La Shoah a été sans aucun doute l'une des plus grandes catastrophes humaine de notre temps. Un événement dont l'Histoire conservera la marque. En tant qu'hommes, notre devoir est de dire la vérité quand il s'agit d'événements historiques, même si cela peut nous déranger politiquement.

Il y va donc de notre responsabilité d'intellectuels, historiens, enseignants, universitaires, écrivains, ou de quiconque qui a une langue pour parler ou de l'encre pour écrire, de briser les murs de l'indifférence, du silence et des préjugés.

L'appel à la conscience mérite d'être cité in extenso :

Nous vivons une époque de turbulences. La mondialisation progresse à toute allure et, avec elle, l'interdépendance des peuples, des sociétés et des cultures. L'information passe à la vitesse de la lumière. La circulation de l'argent, des biens et, à un degré moindre, des être humains est sans précédent. Franchissant les frontières, les valeurs et les idées pénètrent partout. Les gens sont plus proches qu'ils ne l'ont jamais été.

Et pourtant, toutes ces évolutions n'ont pas rendu le monde plus pacifique : tout au contraire, ce monde moderne de vitesse, de pouvoir et de communications instantanées n'est pas parvenu à combler le fossé grandissant entre les civilisations et les cultures.

Confrontés tous les soirs, devant nos écrans, à toujours plus d'images sanglantes d'hostilité et de haine, nous voyons ces vagues de violence déferler jusqu'à notre porte.
Cela est particulièrement évident dans les relations qui existent aujourd'hui entre Musulmans et Juifs. Les cœurs et les esprits sont lourds d'histoires sacrées, de traditions de souffrance, et de préjugés. La compréhension par les Musulmans de l'Histoire des Juifs, comme la compréhension de l'histoire des Musulmans par les Juifs est pervertie par des mythes et de la malveillance, qui les rend insensibles à la souffrance de l'autre, passée et présente.

Mais, parmi les nombreux sujets qui nous divisent, il y en a un qui doit être exclu du champ politique, idéologique et religieux.
Il s'agit de la Shoah, le génocide nazi au cours duquel six millions de Juifs d'Europe ont été massacrés.

Or nous constatons avec inquiétude que, moins de soixante ans après cette tragédie, les thèses négationnistes progressent à toute allure dans le monde musulman.
Les Musulmans savent d'expérience que nier une vérité dont l'importance morale est liée à la souffrance humaine, est une offense inutile et une blessure profonde.
Chaque civilisation honore la mémoire de ses morts, et ce respect passe aussi par celui des circonstances dans lesquelles ils sont morts. C'est donc une grave offense que de réécrire l'Histoire pour des motifs politiques.

De plus, l'Islam reconnaît le judaïsme et le christianisme comme des religions révélées. Les Musulmans considèrent les Juifs et les Chrétiens comme des frères appartenant au «Peuple du Livre» qui partagent tous le monothéisme d'Abraham.

Juifs et Musulmans, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ont vécu ensemble pendant des siècles et, s'il est vrai que les Juifs furent souvent victimes de discriminations dans le monde musulman, ils furent rarement persécutés. A la différence de leur sort en terre chrétienne, les Juifs n'ont pas été contraints d'abjurer leur foi. Les premiers stéréotypes antijuifs sont apparus, dans le monde musulman, au XIXe siècle, lors de la conquête du monde musulman par les puissances coloniales européennes. Il importe de le rappeler.
Dans le monde musulman, et face aux extrémistes qui se dépensent pour propager les thèses négationnistes, nous pensons que des millions de Musulmans sont ignorants et sont donc en mesure d'écouter les leçons de l'histoire et de la vérité.

Nous croyons que l'enseignement de la Shoah dans le monde musulman, particulièrement auprès des jeunes générations, peut contribuer à faire d'eux des hommes et des femmes de bien, capables de lutter pour la justice et de remplacer la violence par le dialogue. C'est dans cet esprit que chacun d'entre nous, historiens, universitaires et intellectuels de foi musulmane, juive, chrétienne ou d'autres encore, venant de pays différents, nous nous sommes réunis afin de diffuser un enseignement précis sur la Shoah, dans les langues parlées en terre d'Islam. Nous souhaitons ouvrir un dialogue ouvert et promouvoir la connaissance et la compréhension de l'autre, et la paix.

Notre projet est indépendant. Il n'est affilié à aucun gouvernement, à aucun mouvement politique. Nous comptons sur le pouvoir de la raison, de l'éthique et de la justice de la société civile, pour le mener à bien, car nous sommes convaincus que ces valeurs nous aideront à surmonter toutes les barrières qui se dresseront sur notre chemin.
Nous pensons que la Shoah, catastrophe sans précédent, transcende toutes les divisions politiques, religieuses, ethniques et culturelles.

Nous en appelons à tous les hommes et toutes les femmes de conscience dans le monde pour qu'ils apportent leur soutien à ce projet de vérité.

jeudi 26 mars 2009

Insulte à l'histoire

Il parait que le parti d'extrême droite, dont je refuse de mentionner ne serait ce que le nom, détourne dans ses affiches Jean Jaurès... Monsieur Pierre C.[1] s'est adonné lui aussi à cet exercice. En voici un extrait :

Le front de la haine

Notes

[1] comme l'appelle l'écho