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La plus grande oeuvre d'art collective au monde, qui sera inaugurée samedi à Sainte-Marie-de-Cuines (Savoie), se compose de 42.000 pièces d'aluminium disposées en éventail sur un versant de la vallée de la Maurienne et couvre la superficie d'un terrain de football.

Inauguration en Savoie de la plus grande oeuvre d'art collective au monde

SAINTE-MARIE-DE-CUINES (AFP) — La plus grande oeuvre d'art collective au monde, qui sera inaugurée samedi à Sainte-Marie-de-Cuines (Savoie), se compose de 42.000 pièces d'aluminium disposées en éventail sur un versant de la vallée de la Maurienne et couvre la superficie d'un terrain de football.

Commencée il y a 10 ans, cette oeuvre gigantesque, qui brille dès que le soleil la caresse, a été réalisée sous l'égide de l'association Solid'Art, spécialisée dans la réinsertion socio-professionnelle des "accidentés de la vie". 160 de ces derniers ont travaillé à l'oeuvre de la Maurienne et ont trouvé momentanément un salaire fixe, explique le créateur de Solid'Art, Yves Pasquier, 50 ans.

Intitulée "Laura", cette oeuvre a la forme d'une lettre C --ou lune-- dont l'ouverture est tournée vers le sol. C'est un immense puzzle composé de 42.000 pièces également en forme de C, qui ont la taille d'un disque 33 tours en aluminium. Ces petites pièces ont pour vocation d'être individualisées par des commentaires ou des dessins d'enfants, de particuliers ou de célébrités.

Jacques Chirac a écrit sur son "C" le texte: "Fraternité, Solidarité, le souffle de l'espoir au coeur de la vallée", accompagné de sa signature.

Les chanteurs Pierre Perret, Yves Duteil, Nicoletta, l'ancienne chanteuse Mick Michel ou le chorégraphe Philippe Découflé ou des enfants du Rwanda, ont également apposé leur pièce. Le projet est en partie financé par le Conseil général de Savoie.

Pour participer à l'oeuvre, qui ne sera pas achevée avant plusieurs années, le mode d'emploi est simple. Pour la somme de 3 euros, on achète à Solid'Art une pièce d'aluminium couvert d'un vernis. On écrit ou on dessine en rayant ce vernis avec une pointe et on la remet à l'atelier de l'association installé à Saint-Jean de Maurienne. La pièce est trempée dans de l'acide qui creuse le métal où le vernis a été rayé. Elle est ensuite encrée, on fait 2 tirages papiers, dont un est remis à l'auteur et l'autre archivé. Le morceau d'aluminium rejoint l'oeuvre sur la montagne.

22.000 pièces ont jusqu'à présent déjà été gravées et installées. "On pense qu'il nous faudra dix autres années pour graver les 10.000 pièces restantes, qui ont été accrochées avec les autres et qui attendent des volontaires", indique Yves Pasquier.

Le président de Solid'Art, Philippe Grange, médecin, rappelle pour sa part que son association "a fait ses preuves dans le domaine de la réinsertion". Il est "fier de cette vitrine qui fait coïncider l'art et la solidarité".

"La Maurienne a beaucoup souffert des fermetures d'usines et l'idée de Solid'Art fédère les énergies", ajoute le médecin.

Solid'Art, avec ses 4 salariés permanents et ses 20 salariés en réinsertion, commence à s'engager dans une démarche commerciale autour de l'aluminium gravé, et vend des plaques mortuaires, des pendules ou des porte-clés.