Inauguration d'une "Aura" de solidarité dans la Maurienne

Oeuvre monumentale de 5 000 mètres carrés, l'Aura ressemble à un disque inachevé que des géants toqués d'orfèvrerie auraient dessiné à la feuille d'argent sur le flanc de la montagne. Fruit du mariage de l'art et de la solidarité, "la plus grande création collective contemporaine du monde", selon ses concepteurs, a été inaugurée samedi 22 septembre, à Sainte-Marie-de-Cuines, au pied du Grand Châtelard, dans la vallée de la Maurienne, avec une grande fête conclue par un spectacle alliant chorégraphie et jeux de lumière. En fait constitué de 42 000 pièces d'aluminium (pour les 42 000 habitants de la Maurienne), en forme d'auras et gravées de messages écrits ou dessinés venus du monde entier, ce monument est sorti de l'imagination d'Yves Pasquier, directeur de l'association Solid'Art Maurienne, avec la participation d'un artiste lyonnais, Marc Biétry. La manifestation inaugurale a par ailleurs été orchestrée par le scénographe Yves Pépin, responsable entre autres de l'illumination de la Tour Eiffel pour le passage à l'an 2000, des cérémonies de la Coupe du monde de football de 1998 et conseiller artistique pour les cérémonies des Jeux de Pékin en 2008. Mais au-delà de l'événement artistique, c'est tout un projet d'insertion sociale qui a été développé au cours de 15 ans de travail, avec la création d'un atelier de fonderie et de gravure, et au final la formation de plus de 160 personnes en très grande précarité aux métiers de la gravure et de l'imprimerie d'art. Une ambition d'insertion et de valorisation du potentiel de chacun des participants à l'aventure qui découle du parcours d'Yves Pasquier, ancien travailleur social et artiste autodidacte, qui a commencé à mêler ces deux domaines dès le début des années 80, à l'époque dans le cadre du mouvement ATD Quart-Monde. C'est en 1992 qu'il crée Solid'Art Maurienne pour porter le projet un peu fou qu'il a en tête : construire une oeuvre "gigantesque, collective et populaire", susceptible de recréer du lien social et de redynamiser l'économie de cette région montagnarde. Empruntant de multiples références au Land Art comme à l'art sacré, l'Aura (ou "Laura") présente une forme volontairement inachevée, porteuse d'une promesse de continuité de cette action, avec le développement de toute une activité sociale et solidaire autour de cette installation : visites, confection et vente de produits dérivés. Pour en savoir plus : www.solidart.net.