"Italie : Berlusconi reprend les rênes", titre Fenêtre sur l'Europe :

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A 71 ans, Silvio Berlusconi, leader de la droite et chef du parti Peuple de la liberté (PDL), a remporté ce lundi les élections législatives italiennes, avec une avance supérieure à celle attendue. Il a battu l'ancien maire de Rome, Walter Veltroni, 53 ans, chef du Parti démocrate (PD) de centre-gauche. Intervenant à la télévision nationale, Berlusconi s'est dit "ému par le résultat qui émerge et par la confiance que tant de citoyens ont placée en moi."

Silvio Berlusconi a pu s’assurer une large majorité dans les deux chambres : la Chambre des députés et le Sénat, qui ont autant de pouvoir l’une que l’autre.

La droite aurait obtenu la majorité absolue au Sénat (164 sur 315). Pourtant, si la victoire à la chambre basse était attendue, la droite pouvait craindre de n’obtenir qu’une faible majorité au Sénat.

Son adversaire de centre gauche Walter Veltroni a reconnu sa défaite : "J'ai appelé le dirigeant du Peuple de la liberté, Silvio Berlusconi, afin de reconnaître sa victoire et lui souhaiter bonne chance dans ses fonctions."

Berlusconi devrait rapidement annoncer la formation de son gouvernement. Celui-ci comprendra des membres de sa coalition: l'Alliance nationale, un parti conservateur, mais surtout la Ligue du Nord, un parti populiste, que certains qualifient de raciste. La Ligue du Nord a en effet joué un grand rôle dans la victoire au Sénat, qui passait par les régions. Le parti d’Umberto Bossi est en effet fortement ancré dans le Nord-Est de l’Italie. Berlusconi pourrait donc offrir au leader de ce parti un poste important, comme celui de ministre de la Réforme. Mais le parti Peuple de la Liberté cherchera sans doute à éviter de devenir trop dépendant de son allié.

La prise d’importance de la Ligue du Nord inquiète certains. "C'est préoccupant" , selon Giovanni Russo Spena, un responsable de la Gauche arc-en-ciel. "Cela veut dire qu'un parti raciste pourrait être en mesure de peser sur le gouvernement Berlusconi."

Les dossiers prioritaires de Berlusconi seront Alitalia, ainsi que le dossier des retraites et la crise des déchets de Naples. Le leader a annoncé vouloir se mettre au travail rapidement.

"A partir de demain, le PDL garantira un gouvernement stable avec deux objectifs principaux: rendre sa sérénité à l'Italie et l'arracher au déclin pour la remettre sur la voie de la croissance", a dit Bonaiuti, porte parole du Peuple de la Liberté.

Berlusconi, s'est engagé pendant la campagne à réduire la dette publique, à diminuer les impôts, à libéraliser l’économie, et à durcir la lutte contre la criminalité.

Mais le Cavaliere a déjà annoncé en direct "des mois difficiles"qui " demanderaient un grand courage" de la part des Italiens. En effet, le gouvernement devra tenir compte des difficultés économiques du pays.

Après vingt mois au pouvoir et plusieurs crises, le gouvernement Prodi est tombé il y a deux mois à cause de la défection de l'un de ses alliés, d'où la tenue de ces élections anticipées dimanche et lundi. La large victoire de la droite assure au pays une stabilité politique.

Le Parti démocrate de Veltroni, malgré son échec, s’est imposé comme un parti crédible, en dépit de son jeune âge. D’ailleurs, l’Italie semble s’orienter de plus en plus vers un bipartisme, avec le reflux des petits partis, à l’exception de la Ligue du Nord qui double son score au Sénat.

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