Comparer les femmes avec de la viande à chat, choque encore

«Si vous placez de la viande dans la rue ou dans un parc sans la couvrir et que les chats viennent la manger… qui doit-on blâmer, les chats ou la viande à l'air?»
a déclaré Cheikh Taj Aldin al-Hilali, plus haut dignitaire musulman d'Australie.

Le Cheikh Taj Aldin al-Hilali./AFP

Vu dans le quotidien algérien "l'Expression" : http://www.lexpressiondz.com/T20061029/ZCQ.htm
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Des déclarations qui avaient soulevé un tollé général, au point que la communauté musulmane d’Australie a conseillé à l’imam de se retirer et de s’abstenir de faire des prêches pendant quelques mois. «Nous sommes parvenus à un accord pour qu’il prenne un peu de repos (...) et de temps pour voyager, (...) cela ne ferait que jeter de l’huile sur le feu s’il continuait à prêcher», a déclaré Tom Zreika, le président de l’association des Libanais d’Australie.
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Et dans le quotidien de Lausanne "24heures" :
http://www.24heures.ch/vqhome/archives_2006/octobre06/essentiel_imam_derape.edition=nv.html

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Le mufti fait profil bas, après ses déclarations sur les femmes (AFP)

Le mufti d'Australie a renoncé vendredi à prêcher pendant plusieurs mois en accord avec les organisations musulmanes pour désamorcer la crise provoquée par ses propos comparant les femmes légèrement vêtues à de la "viande à l'air".

"Nous sommes parvenus à un accord pour qu'il prenne un peu de repos (...) et de temps pour voyager", a déclaré Tom Zreika, le président de l'Association des Libanais d'Australie.

La décision a été prise au cours d'une réunion d'urgence des responsables musulmans d'Australie à Sydney, après que plusieurs voix officielles se furent élevées jeudi pour exiger l'expulsion du mufti.

"Il doit se rendre au pèlerinage musulman du hadj dans un mois et demi, il sera donc absent. Cela ne ferait que jeter de l'huile sur le feu s'il continuait à prêcher dans l'intervalle", a indiqué Abdul El Ayoubi, un des responsables de l'Association des musulmans libanais chargée d'administrer la mosquée de Sydney, où exerce le mufti. Cependant, aucune sanction officielle n'a été décidée par la communauté partagée entre ceux qui considèrent que les propos du prédicateur ont été mal interprétés et ceux qui plaident pour des sanctions.

"Certains auraient souhaité que l'on aille plus loin, mais, malheureusement, nous parlons d'une seule voix en tant que Conseil", a dit M. Zreika. Dans un message aux fidèles prononcé le mois dernier en plein mois de jeûne du ramadan, Cheikh Taj Aldin al-Hilali avait comparé les femmes légèrement vêtues à de la "viande à l'air" incitant au viol.

"Si vous placez de la viande dans la rue, dans le jardin ou dans un parc sans la couvrir et que les chats viennent la manger... qui doit-on blâmer, les chats ou la viande à l'air?", avait lancé devant 500 fidèles le plus haut dignitaire musulman du pays, selon le quotidien The Australian.

Le Premier ministre, John Howard, est monté au créneau jeudi qualifiant ces propos d'"atterrants et répréhensibles", tout en exhortant les dirigeants musulmans à réagir rapidement pour éviter que cette affaire ne dégrade l'image d'une communauté entière forte de 300.000 personnes.

La responsable de la Commission gouvernementale de lutte contre la discrimination, Pru Goward, avait appelé à des mesures plus radicales : démettre le religieux de ses fonctions et l'expulser du territoire.

Sous la pression, Cheikh Taj Aldin al-Hilali a présenté ses excuses tout en affirmant que The Australian avait occulté une partie de ses déclarations.

"Je présente des excuses sans réserves à toutes les femmes que mes commentaires ont pu offenser. Mon intention était de protéger l'honneur des femmes, or, cette partie de mes déclarations a été passée sous silence", a-t-il affirmé dans un communiqué.

Cette contrition publique ne semble pas avoir apaisé pour autant la polémique. "Ces remarques tordues sur le viol ne peuvent être pardonnées", estimait vendredi The Daily Telegraph. Pour The Australian, "Cheikh Hilali a usurpé le droit d'être à la tête des musulmans d'Australie".
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