Epître à un ami qui réfléchit à s'engager

Epître à un ami qui réfléchit à s'engager. Un mot d'abord, j'ai titré "réfléchit" pas "hésite", c'est important !

L'autre jour, j'ai reçu d'un ami proche une demande de conseil: J'y vais, j'y vais pas ?

J'ai beaucoup hésité (là si !) à la meilleure façon de lui répondre. Sa question est intime et des détails locaux seraient très malvenus. Je ne voudrais en aucune façon étaler un échange personnel sur la place publique. De toute façon, il connaît mon avis. Il se résume en un mot :

Fonce !

Mais au delà de sa situation, pour lui mais aussi pour tous les amis qui souhaitent s'engager, je voudrais livrer au débat 5 raisons simples et précises :

  1. Ya pas ka ![1]
  2. des idées, des idées, des idées ![2]
  3. Virez moi cette bande de nazes ![3]
  4. Tu diras quoi, demain, à tes enfants ?[4]
  5. Pourquoi pas ?

Notes

[1] "C'est pas l'tout d'y dire ; faut y faire" disent les mauriennais. Il est toujours plus facile de critiquer que d'agir. Je suis, moi aussi, sujet à ce genre de discours : ah, si "on" m'avait écouté ; ah, s'ils étaient moins bornés, moins cons, moins ... ; ah, j'l'avais dit ! ; yzauraientcas. Mais concrètement qu'est ce que j'ai fait pour que ça change ? Bon d'accord, j'ai voté (pour le(a) moins pire) et après ? Yaka, ça suffit pas ! Définitivement Yapaka !

[2] Les bonnes sont rares, pourquoi les gâcher en les laissant au grenier ou au bistrot ? Faire de la politique c'est d'abord avoir des idées, une vision du monde, un projet d'avenir, une envie de changement. C'est forcement frustrant, décourageant parfois, mais le combat politique trouve sa noblesse dans cet affrontement des idées. Quelle est la meilleure idée pour faire demain un monde meilleur ?

[3] Sont nuls, comprennent rien, font pas ce qu'il faut ... Alors remplaçons les ! La démocratie (même sarkozienne) permet encore de confier les commandes à des gens en qui on a, on fait confiance. Si ça va pas faut en changer. Et qui est le mieux placé pour parler en mon nom, pour porter mes idées, pour faire aboutir les combats que je sais justes ?

[4] Arrivé à un certain degré de danger et/ou de conviction, l'engagement politique ou autre est pour moi un devoir. Resterons nous passifs devant ces soi disant élites qui montent les personnes les unes contre les autres, pillent la planète, piétinent les valeurs, nous prennent pour des moutons, décident de nos vies, ... ? Je fais quoi pour changer ? Il est urgent d'attendre ou d'agir ? Et quand demain dans mon désert mes enfants demanderont c'était comment avant ? Qu'est-ce que t'as fait pour qu'on en soit là ? Je leur dirais quoi ? J'ai pas pu ?

Commentaires

1. Le vendredi 16 novembre 2007, 20:16 par Claude F.

Dis-lui, je t'en prie, dis-lui c'est important...