Quelques mots à mes camarades qui veulent partir du PS

De nombreux camarades socialistes, nouveaux mais également anciens, doutent aujourd’hui de l’intérêt de leur engagement et hésitent très largement à renouveler leur adhésion. A ces camarades je souhaite adresser quelques mots.

En préliminaire, de façon générale, je dis toujours à ceux qui démissionnent du PS que par là ils font le jeu de ceux qu’ils souhaitent critiquer. A l’extérieur d’une organisation on perd toute prise sur elle.

Sur le fond, 2 critiques principales se dégagent; celle concernant la bataille de personnes pour le leadership, l’autre sur la question idéologique. Sans prétendre apporter une réponse définitive à ces 2 questions, quelques éléments:

  • sur la situation “tactique” actuelle du PS, elle n’est, pour l’observateur qui dépasse un peu le verbiage de la presse, pas si mauvaise - et en tout cas j’ai connu bien pire. La question du leadership est désormais claire, elle se jouera à 2 - Ségolène et Delanoe - voir à 3 maxi - si Hollande revient dans le jeu. Elle devrait se trancher assez rapidement - en 2008 ou 2010 au plus tard - et sera stable jusqu’en 2015 a minima, date où une nouvelle génération - Montebourg et consorts- sera enfin prête à prende les renes.
  • du point de vue électoral, les municipales - et peut etre les autres élections intermédiaires de 2009 et 2010 - devraient se passer “plutot pas mal pour le PS” ce qui mettra du baume au coeur des militants. Certes ces résultats potentiellement flatteurs seront une fois de plus obtenus par des vote de rejet -contre Sarkozy en l’occurence, après les votes anti Chirac - et pas par des vote d’adhésion.
  • Donc reste la question de redevenir une “force d’adhésion” et pas uniquement une alternative et un défouloir à la colère. Le projet et sa “colonne vertébrale idéologique” en sont a priori l’autre composante indispensable (avec le leader). C’est évidemment la composant la plus délicate et j’ai tendance de plus à plus à penser qu’elle pourrait rester en l’état, pas forcément pour de mauvaises raisons. Prenons l’exemple du meilleur gouvernement des 15 dernières années, Jospin - surtout période DSk- et faisons un bilan: d’un coté privatisations à marches forcées - plus de 40 milliards d’euros - de l’autre 35 heures et CMU. D’un coté l’euro, de l’autre le traité de Nice.

En résumé du libéralisme - assez marqué - avec de fortes corrections ou filets sociaux autour. D’une certaine façon quand Jospin dis “L’Etat ne peut pas tout” il donne le fond de sa pensée. De plus les résultats sociaux et économiques de l’ensemble sont “globalement bons” mais au bout il y a aussi le 21 avril et les 16% à la sortie. Quelles lignes idéologiques tirer de tout cela ?

Sur le fond, le programme “socialisto-ségolèniste” de la dernière campagne, sans être parfait, était certainement beaucoup plus profond et adapté à la situation que l’esbrouffe sarkozienne, mais il n’était pas simple et ne se résume pas en 2 slogans chocs. Il est donc possible qu’on reste dans cette situation complexe ou le PS n’a pas de slogans ni très chocs ni très lisibles (ni très démgogiques) ce qui ne veut pas dire que notre diagnostic et nos propositions ne soient pas les bonnes.

David Dornbusch Candidat socialiste -élection municipale Fontenay sous Bois - 9 et 16 mars 2008