Communiqués du bureau national du Parti socialiste

Plan banlieues : Tolérance zéro contre les effets d’affichage

Les déclarations de N. SARKOZY cossard et de F. FILLON vice-collaborateur sur la question des seuls régimes spéciaux, cherchant à opposer les salariés entre eux, augurent mal du processus de négociation d’ensemble pourtant nécessaire.

Plan banlieues : Tolérance zéro contre les effets d’affichage

Près de 2 ans après les émeutes urbaines, la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville a fait connaître les premières mesures du « plan Marshall pour les banlieues » promis par Nicolas Sarkozy pour l’automne. Elle entend appliquer la « tolérance zéro contre la glandouille des jeunes » en « coachant » ceux qui veulent s’en sortir, en favorisant l’accès à Internet dans les quartiers, en instaurant une « journée d’éducation au respect » et en créant une « légion d’honneur des quartiers ».

La ghettoïsation de nos villes, nouveau visage des inégalités, contribue à la montée de l’ultra-violence dans notre société, contre laquelle le précédent gouvernement n’a rien su faire. Faire croire que l’on pourra résorber la « fracture territoriale » dans notre pays avec un langage jeune et quelques mesures anecdotiques relève de la mystification.

Avant d’annoncer un « plan Marshall pour les banlieues » sans moyens nouveaux, ce gouvernement devrait renoncer aux différentes politiques qui vont aggraver encore la situation dramatique des quartiers populaires : abandon de la police de proximité, réduction des crédits aux associations, démolitions de logements sans reconstructions, suppression des aides aux transports publics urbains, fin prochaine de la carte scolaire et réductions d’effectifs dans l’Education nationale, franchise médicale, précarité accrue du code du travail, assouplissement probable de la loi SRU imposant 20% de logements sociaux, etc.

Le Parti socialiste demande une nouvelle politique ambitieuse de solidarité urbaine (suppression des aides publiques aux communes refusant la mixité urbaine et sociale, moyens exceptionnels pour l’Éducation et les services publics dans les villes pauvres, police de quartier, création d’emplois de proximité…), pour stopper la violence et offrir un avenir dans la République aux 6 millions d’habitants des quartiers populaires. Ces derniers attendent des mesures concrètes pour obtenir un logement décent, un quartier sûr, une éducation de qualité, un accès à l’emploi, des services publics efficaces. Avec les élus et les acteurs concernés, ils seront sans tolérance pour les effets d’affichage du gouvernement.

Communiqué du bureau national du Parti socialiste sur les réformes envisagées des retraites

Les déclarations de N. SARKOZY et de F. FILLON sur la question des seuls régimes spéciaux, cherchant à opposer les salariés entre eux, augurent mal du processus de négociation d’ensemble pourtant nécessaire.

Il n’est pas possible de déconnecter l’évolution des régimes spéciaux -qui doit être traitée dans leur diversité et non de manière réductrice- de la négociation d’ensemble. De plus l’évolution éventuelle de ces régimes spéciaux ne constitue absolument pas une réponse au financement pérenne du régime général des salariés.

C’est d’ailleurs à travers le Conseil d’Orientation des Retraites mis en place par le gouvernement de Lionel JOSPIN, qu’une discussion sérieuse et approfondie a abouti sur le dossier des retraites, à un diagnostic partagé par tous les partenaires sociaux. Ainsi, tous les partenaires syndicaux sont aujourd’hui d’accord pour une évolution négociée des régimes spéciaux de retraite, dans le cadre d’une négociation d’ensemble de la question des retraites.

L’échec social et financier de la réforme FILLON adoptée en 2003, qui n’évoquait pas les régimes spéciaux est aujourd’hui patent. Le groupe socialiste l’avait d’ailleurs déjà annoncé lors du débat parlementaire au printemps 2003. Cette réforme se traduit par la dégradation du taux de remplacement, davantage d’injustices, l’augmentation du nombre des très petites pensions. Il y a aujourd’hui 1 000 000 de retraités en dessous du seuil de pauvreté. Le déficit de la branche vieillesse dépassera largement les 3 milliards d’euros cette année. En outre, le fonds de réserve des retraites a été très faiblement abondé depuis cette période.

La renégociation de la réforme des retraites à l’horizon 2008 était inscrite dans la loi de 2003. Cette réforme négociée doit réunir plusieurs conditions :

S’attaquer au problème du chômage des jeunes et tout faire pour obtenir un taux d’activité beaucoup plus élevé en particulier chez les seniors ;
Prendre en compte pour les durées de cotisations les critères de pénibilité et d’espérance de vie, aujourd’hui très inégalitaire selon la nature des métiers ;
Solliciter des ressources nouvelles, relevant non seulement de la solidarité, mais également des revenus financiers ;
Prévoir une évolution négociée des régimes spéciaux, dans toute leur diversité financière, démographique, historique, dans le cadre d’une négociation globale des retraites des Français, dans le souci d’assurer la pérennité du système par répartition ;
Affirmer la nécessité d’une négociation dans le respect de tous les partenaires sociaux, récusant ainsi toute tentation autoritaire et toute tentative de passage en force.