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vendredi 10 septembre 2010

"Il est plus facile de susciter la méfiance, voire la haine de l'étranger, que le respect mutuel."

[1]

Épître de Tahar Ben Jelloun à ns !

<< (...)

Faire l'amalgame entre insécurité et immigration est plus qu'une erreur, une faute.

Le rôle d'un dirigeant politique est de décourager, voire empêcher le développement de ces tendances. Un chef d'Etat ne doit pas réagir avec ses humeurs et ses tripes. Au contraire, il n'est pas un citoyen qui peut se permettre de dire n'importe quoi. C'est quelqu'un qui doit peser ses mots et mesurer les conséquences qu'ils peuvent générer. L'Histoire enregistre ses déclarations, les bonnes et les mauvaises, les justes et les malvenues.

(...) >>

La suite sur Le Monde : Lettre au président de la République

Notes

[1] Photo by Giuseppe Nicoloro, licence CC

vendredi 6 août 2010

"On n’avait pas vu ça depuis les nazis."

"Mettre la priorité sur la répression, c’est une politique de guerre civile."

[1]

dit Michel Rocard sur Marianne.

Notes

[1] photo by Philippe Grangeaud / solfé communications, licence CC

mardi 26 mai 2009

Bienvenue en Sarkozie

Une question !

Les policiers de la brigade[1] spéciale de répression des jeunes écoliers forcement délinquants dès 6 ans[2] pourront-ils fouiller à corps ces "p'tits salopards" quand ils seront en arrêt maladie[3] ?

Arghh, je vais être poursuivi ! Mauvais esprit, raccourcis scandaleusement inexacts, amalgames foireux, ironie de bas étage et en plus j'ai prononcé le nom "kinedoitpasetredit"[4]

Notes

[1] La parole est à M. Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale. et (selon M. Patrick Roy) de la violence à l’école ! : "Je propose des solutions simples : d’abord d’être en mesure de contrôler ceux qui entrent dans nos établissements grâce à des portiques, des vérifications électroniques ou des sondages par exemple. D’autres pays l’ont fait. Nous avons fait des propositions. Nous verrons. Ensuite de mettre en place une brigade afin de dissuader, de persuader et de concourir à l’activité de nos personnels. Enfin, je propose évidemment que tous ces contrôles et préventions puissent être effectués de manière systématique. Il s’agit tout simplement de protéger l’école de la nation." (citation exacte lue sur le site de l'Assemblée nationale : http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/provisoire/P20090249.asp)

[2] Délinquant né et suspect d’en être capable : l’enfant.

[3] voir l'organe de propagande officielle de la Sarkozie : http://www.lefigaro.fr/politique/2009/05/25/01002-20090525ARTFIG00407-l-ump-propose-de-pouvoir-travailler-en-conge-maladie-.php

[4] euh Yahvé ? (non ns)

dimanche 3 mai 2009

Monsieur le Président, trouvez-vous normal que les boucliers ne protègent que les riches ?

à lire chez Olivier Faure

mardi 10 mars 2009

Nouvelles contributions au nécessaire soulèvement

En avril 2007, ce blog avait donné lieu à un petit jeu appelé "nécessaire soulèvement" (voir ici). Le but était dans sa version "experte" de proposer deux mots commençant par "n" et "s" et dont la recherche littérale ne donnait pas de résultat dans google ou seulement cette page quand elle serait indexée.

J'ai l'honneur de vous annoncer la double victoire récente de Mme C. qui avec "narcisse syncrétique" et "nanti stigmatisant" décroche la timbale !

Elle avait aussi proposé :

  • narcisse synthétique (presque : 1! occurrence : ABCDSM )
  • nobel scolaire (3)
  • nonobstant la sincérité (7)

lundi 2 mars 2009

Que peut bien craindre ou espèrer une policière qui "plairait" à ns ?

mardi 3 février 2009

Car c’est l’éducation qui menace les princes !

Vu sur le site des "Rased en lutte"[1]

Repris notamment sur le blog de Saint-Nazaire ou celui de Michel Moine


LE PRESIDENT

Entrez-donc mon ami et venez prendre place,
Afin de me conter ce qui vous embarrasse.
La réforme est lancée, elle avance à grands pas,
Mais je vois bien qu’à tous celle-ci ne plait pas.
Aussi voudrais-je entendre de votre propre bouche
Pourquoi les enseignants prennent ainsi la mouche.

LE MINISTRE

Mon bienfaiteur et Prince ne vous alarmez point,
Voyez comme en ces temps je sais rester serein.
J’ai fait ce qu’il fallait et fait preuve d’audace.

LE PRESIDENT

Allez contez moi donc je ne tiens plus en place.

LE MINISTRE

J’ai d’abord, pour vous plaire, modifié les programmes
Pour faire des élèves des besogneux sans âme.
Ils se feront gaver du matin jusqu’au soir
Et n’auront plus de sens à donner au savoir.
Voilà qui nous fera des citoyens dociles,
Qui ne s’attacheront qu’à des choses futiles.

LE PRESIDENT

Fort bien, les programmes sont un bel artifice,
Pour manœuvrer les gens non sans quelque malice.
Voyez ce que je fis pour prendre le pouvoir,
Promettant des réformes, n’en disant que très peu,
Pour qu’une fois reçu l’aval des isoloirs,
Je puisse me sentir libre et faire ce que je veux.
Mais veuillez donc poursuivre votre plan de disgrâce,
Car je veux tout savoir.

LE MINISTRE

Voilà ce qui se passe :
Je commence par rayer en trois ans les RASED
Et pour tromper les gens sur le maintien de l’aide
Je laisse aux enseignants l’entière liberté
De s’occuper tous seuls de la difficulté.
Ils auront pour cela comme unique bagage
La chance de pouvoir faire quelques journées de stage.
J’ai enlevé deux heures d’école par semaine
Mais évidemment pas pour ceux qui mal apprennent.
On dit la journée de trop longue durée
Qu’il faudrait réformer notre calendrier
Et moi je vous dis qu’il en faut d’avantage
Et qu’il faut les forcer même jusqu’au gavage.

LE PRESIDENT

C ‘est à n’en point douter une idée fort plaisante,
Le mérite sera la seule valeur payante.

LE MINISTRE

Pour ceux qui veulent apprendre de maître le métier
Je les envoie le faire à l’université.
Voyez l’inanité d’une bonne formation
Nous qui n’avons besoin que d’agents et de pions !
Cela vous plait-il ?

LE PRESIDENT

Assurément je pense,
Mon humeur est ravie et elle est d’importance
Car c’est elle qui règle le cours de mes pensées
Qui font toujours écho à l’actualité.
Mon caprice me met dans des emportements,
J’ai des mots qui ne sont plus ceux d’un Président,
Je flatte ce qu’il faut des instincts les plus bas,
Parle plus en mon nom qu’en tant que chef d’état,
Sur toutes mes idées je veux qu’on légifère
Et ne supporte pas qu’on m’empêche de le faire.
Des médias je me sers et grâce à mon emprise
Ils me suivent au mieux dans toutes mes entreprises,
Enfin, si j’utilise les services de la presse
C’est parce qu’aux yeux de tous il faut que je paraisse.
Mais contez-moi encore votre train de mesures.

LE MINISTRE

De l’école en danger j’augmente la fêlure :
Il existe des classes que l’Europe nous envie
Accueillant les plus jeunes des enfants du pays.
Il serait opportun de les faire disparaître
Pour affecter ailleurs ce réservoir de maîtres
Qui ne font de leur temps que des couches changer
Et ne connaissent point les joies de la dictée.
Des enseignants en moins réduiraient nos dépenses
Et il n’y aurait plus de maternelles en France !
Afin de remplacer les absences des maîtres
Avec tous ceux qui veulent, une agence va naître.
Si celui qui remplace se trouve être plombier,
La chaudière de l’école il pourra réparer,
S’il est mécanicien et connait son affaire
Les voitures des collègues il pourra bien refaire,
Et si par de la chance il se trouve enseignant
Il pourra prendre en charge d’une classe les enfants !

LE PRESIDENT

Je reconnais bien là votre astuce admirable
Et votre esprit retors qui ne se sent coupable !
Cette école qui veut faire des citoyens
Il faut qu’à l’avenir elle n’en fasse rien !
Œuvrez donc mon ami, la tâche n’est pas mince
Car c’est l’éducation qui menace les Princes !

Notes

[1] Je ne sais pas qui est cette Z mais son comportement ne me semble pas correct !

lundi 2 février 2009

Il n’y a que les petits hommes pour craindre les petits cris

Najat Vallaud-Belkacem

Épître de Najat Vallaud-Belkacem à M. Jean Charbonniaud, ex-préfet de la Manche :

Monsieur le Préfet,

Je n’ai aucune peine à imaginer votre consternation ce soir devant tant d’injustice. Avez-vous eu seulement droit à une explication ? À un « casse toi pauv’con » peut être ? Je m’interroge : Christian Clavier ou un autre ami du Président aurait-il été de quelque manière gêné par les huées des enseignants de Saint Lô ?

Vous devez regarder avec tristesse et désolation cette République que vous avez servie. Je vous comprends si bien, elle ne ressemble plus guère à celle que nous aimons.

En êtes vous vraiment étonné ? j’en doute, mais votre devoir de réserve vous oblige depuis bien longtemps à ne pas commenter les abus de langage et les amalgames d’un Président assimilant jeunes des banlieues et racailles, immigration et égorgement des moutons, promotion de l’égalité et prévention de la délinquance...

Ne pas commenter non plus le soutien affiché aux statistiques ethniques à usage policier ou encore le très vichyste fichier Edwige…

Ne pas commenter enfin ces propos nauséabonds tenus à Michel Onfray sur les explications génétiques de la pédophilie et du suicide des jeunes...

« La France tu l’aimes ou tu la quittes » ! Voilà qu’on vous oblige aujourd’hui à quitter celle de Nicolas Sarkozy, n’en soyez pas désolé, il est parfois préférable de ne pas être, sans mauvais jeu de mot, du côté du manche.

Car, monsieur le Préfet, quelle politique servez vous depuis plus d’un an ? une politique réactionnaire, liberticide et profondément anti-humaniste, qui n’est l’héritage ni du gaullisme, ni du christianisme social, ni de l’humanisme libéral.

Songez-y, songez à cette obsession ethnique, à cette approche très « racialiste » de la politique de l’immigration. Une politique de restriction des droits des étrangers, de reniement du droit d’asile, de durcissement des conditions du regroupement familial, qui n’hésite pas à recourir aux tests ADN et à dire son intention de mettre en place des quotas par origine géographique. Une politique fondée sur la suspicion généralisée et récurrente envers les étrangers, sur un productivisme insensé des reconduites à la frontière. Et dire que Messieurs Hortefeux et Besson auraient voté Barack Obama…

Non, Monsieur le Préfet, ne regrettez rien !

Voyez le tour qu’est en train de prendre notre justice !

Aux attaques directes et habituelles de Nicolas Sarkozy contre l’institution, accusée de ne pas faire son travail et de trahir le peuple, a succédé un travail de sape et la promotion d’une justice du fait divers, de l’émotion, une justice rendue au nom des victimes et non plus au nom du peuple français, bref une justice qui venge… avec ses peines planchers, cette justice automatique à l’américaine, avec sa rétention de sûreté, véritable politique de prévention de la récidive par l’arbitraire, avec la suppression du juge d’instruction, avec la remise en cause de l’irresponsabilité pénale des malades mentaux ou de la majorité pénale à 16 ans…mais aussi, c’est vrai, pour les amis, la dépénalisation du droit des affaires !

Non, vraiment, monsieur le Préfet, ne regrettez rien !

Ne regrettez pas cette « caporalisation de la mémoire » et ce curieux regard du Président sur notre histoire, des bienfaits de la colonisation à cette France rêvée qui n'aurait « pas commis de crime contre l'humanité, ni cédé à la passion totalitaire ». Sans aucun doute la France n'a-t-elle pas à rougir de son histoire, mais à force de relire notre histoire sans honte, on fini par s'arranger avec la vérité. Or l'honneur de la République, c'est de regarder son passé tel qu'il a été.

Vous, Monsieur le Préfet, qui avez inscrit vos pas dans ceux de Jean Moulin et d’Erignac, ne regrettez rien !

Profitez en pour vous démarquer de cette conception de la laïcité « positive », une laïcité qui prend en réalité parti pour ceux qui croient contre ceux qui ne croient pas, qui prend parti pour les curés plutôt que pour les hussards noirs de la République, en prétendant qu’il n’est d’autre espérance que spirituelle, alors qu’au contraire la laïcité c’est d’abord la neutralité, l'égale liberté de conscience, le libre exercice du culte quelque soit la confession. Une laïcité si positive qu’elle ouvre discrètement la porte à la reconnaissance des sectes comme « des mouvements spirituels nouveaux » pour reprendre les mots exacts de celui qui n’était que candidat à l’Elysée lorsqu’il publia son ouvrage La république, les religions, l’espérance… Tout un programme…

Et que dire, monsieur le Préfet de notre diplomatie, celle d’un « vieux pays d’un vieux continent » ?

Voyez comme la diplomatie de la cécité a pris le pas sur la diplomatie des droits de l’homme, on visite nos vieux complices comme Omar Bongo au pouvoir depuis 1967. On accueille nos nouveaux amis comme Kadhafi, on baisse les yeux devant les puissants russes ou chinois… On s’aligne sur W. BUSCH, au point d’envisager de rejoindre le commandement intégré de l’OTAN ou de renforcer notre engagement militaire en Afghanistan sans consulter la représentation nationale…

Enfin on plaide pour le partenariat avec l’Afrique, mais on joue les Tintin au Congo en déclarant à Dakar : « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire (…). Jamais il ne s'élance vers l'avenir (…) Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable où tout est écrit d'avance. (…) Il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès. » Consternant, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme dirait « raciste » !

Que dire pour finir, monsieur le Préfet de cette mise au pas des médias, du limogeage d’Alain Genestar à la nomination par le Président de la République du dirigeant de France télévision. Que dire de ce grand bond en arrière ! du retour de Pimprenelle et Nicolas (Sarkozy) tous les soirs à l’ORTF pour nous endormir !

Que dire de la remise en cause du comité national d’éthique ? du droit de grève ? du droit d’amendement des parlementaires ?

Et tout cela invariablement au nom du pragmatisme ! Mais le pragmatisme érigé en idéologie, ce n’est rien d’autre que le renoncement aux valeurs.

Monsieur le Préfet que pouvez vous regretter ?

Quelques sifflets à l’adresse d’un nouveau Bonaparte, à l’adresse d’un « troisième en pire », vous auront coûté votre poste. Goethe préférait « une petite injustice à un grand désordre », Nicolas Sarkozy aura préféré une grande injustice à un petit désordre, mais au fond il n’y a que les petits hommes pour craindre les petits cris.