La sécurité progresse, la délinquance recule.

Ce soir, je connais des juges qui ne seront pas d'accord. Il ne s'agit pas de polémiquer sur un cas isolé dont il ne faut -heureusement- pas tirer une généralité. Dans ce moment pénible ma sympathie va d'abord à Jacques Noris, le juge des enfants victime de cette agression mais aussi à ses proches et à ses collègues. Mais force est de constater que la politique sécuritaire menée principalement par Nicolas Sarkozy dans les gouvernements précédents a échoué.

Les mesures de sécurité promises après l'agression d'une greffière à Rouen il y deux ans n'ont pas été mises en place. Les moyens de police pour sécuriser les lieux de justice sont défaillants[1] .

Au contraire la politique de la droite privilégie une police spectacle qui mobilise des effectifs mais sans rassurer la population. J'ai, personnellement, été contrôlé dans la rue par une jeune policière au ton tout à fait rugueux, j'ai rencontré des personnes qui m'ont assuré ne pas aller dans certains quartiers non pas par peur d'hypothétiques bandes de racailles mais par peur d'une police agressive et irrespectueuse. Et ce n'est pas le fameux rapport que personne n'a mais que tout le monde a lu qui me contredira ! Lu dans Après le rapport sur le "93", l'action de la police au coeur du débat sur Yahoo News.

PARIS (AFP) - Le constat accablant d'un rapport sur les violences et relations police-population en Seine-Saint-Denis suscite parmi policiers, maires ou acteurs de terrain des interrogations sur l'efficacité de l'actuel emploi des forces de police. Dans ce rapport de l'Institut national des hautes études de sécurité (INHES) inédit de décembre 2006, auquel l'AFP a eu accès, les auteurs évoquent un "climat d'insécurité permanent entre la police et les habitants des quartiers sensibles", des relations "difficiles et empreintes de tensions évidentes".

Ils soulignent un "décalage" entre la "suractivité permanente" de la police, en matière de lutte contre les stupéfiants ou les clandestins, et les "réalités subies par la population", avec une "hausse considérable des violences" dans ce département, où les vols avec violences ont ainsi crû de 15,95% en 2006.

L'INHES préconise un train de mesures : effort sur l'accueil dans les commissariats, doctrine d'emploi des policiers, suivi "croisé" des "mineurs difficiles", "police du quotidien dans le quartier"...

Par ailleurs avec beaucoup d'autres je veux souligner l'effet dévastateur que peut avoir la contestation de l'autorité des juges, de la justice. Cette remise en cause, assumée par de nombreux politiques de droite - au premier rang desquels notre nouveau président- désacralise la justice, banalise la "faillibilité" des magistrats, déconsidère les femmes et les hommes qui, dans des conditions difficiles souvent, rendent la justice et, au bout du compte, fait du tort à l'institution judiciaire dans son ensemble.

On parle souvent de "faire confiance à la justice". Aujourd'hui cette confiance dans la justice nécessite d'être restaurée.

Notes

[1] A lire le billet de Maître Eolas notamment sur la sécurité dans les tribunaux