"Les succès de la génétique sont surtout policiers" dit Jacques Testart dans un "éclairage" du "Monde. Il fait référence à une étude[1] qui vise à démontré l'origine d'une prédisposition génétique à la consommation de drogues. Je caricature un peu mais à peine. Le professeur Philip Gorwood, responsable de l'unité 657 de l'INSERM avait déjà été "impliqué" dans l'étude le scandaleux rapport[2] qui définissait notamment cette catégorie de symptômes d'origine anglo-saxonne, des « crises de colère et de désobéissance répétées » et préconisait de procéder à un dépistage médical systématique, dès 36 mois.

L'enquête menée en Champagne-Ardennes s'inscrit dans le droit fil du document de l'Inserm intitulé "Trouble des conduites chez l'enfant et l'adolescent" (2005) qui avait déclenché un tollé en préconisant un dépistage de certains troubles de l'enfant dès 36 mois. L'opposition à ce rapport avait donné naissance au collectif "Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans !" et un livre préfacé par Albert Jacquard. Parmi les unités de l'Inserm ayant participé au dit rapport, l'on retrouvait l'unité 675 du professeur Philip Gorwood. De même que dans d'autres documents alliant recherche génétique et troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent.

Le Monde rapporte encore que le questionnaire sur lequel se basait cette ineptie dangereuse était pour le moins orienté :

Le questionnaire remis aux étudiants porte sur leur environnement : avec qui ils vivent, où sont nés leurs grands-parents, les parents travaillent-ils, quel est leur niveau d'études ? D'autres questions portent sur leur "profil" : sèchent-ils les cours, mangent-ils correctement, ont-ils subi des agressions sexuelles, étaient-ils distraits, anxieux, coléreux, déprimés, désobéissants, rebelles, irritables, impopulaires, immatures à l'école primaire ?

Une autre partie du questionnaire vise clairement à déterminer leur profil de délinquant potentiel : "Avez-vous plus d'une fois utilisé une arme comme une matraque, une arme à feu, ou un couteau lors d'une bagarre ?", "Avez vous plus d'une fois imité la signature de quelqu'un sur un chèque ou une carte de crédit ?", "Avez vous déjà pris de l'argent ou le bien d'autrui par la menace ou en ayant recours à la force, comme un vol à l'arraché ou voler quelqu'un ?"

La partie sur les addictions ne vient qu'ensuite. Des questions portent alors sur le niveau de consommation de certains produits (drogues, alcool, cigarettes) et les effets induits, ainsi que sur la consommation des parents.

Et je cite toujours :

La lecture du questionnaire lui-même dessine le profil de jeunes en situation de malêtre, sinon de détresse, en difficulté scolaire frappés par des problèmes d'anorexie ou de boulimie, de drogues, etc. Sauf s'ils ont répondu non à toutes les questions bien entendu... En outre, l'enquête porte incidemment sur l'ADN et l'origine ethnique de jeunes scolarisés : le questionnaire comprend notamment des questions sur les origines des parents et des grand-parents des personnes interrogées.

Je vous invite donc à lire l'article du Monde qui a déclenché cette colère : A la recherche des gènes de l'addiction en Champagne-Ardenne et à rejoindre le collectif Pasde0deconduite : "Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans"

logo Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans

Notes

[1] enquête épidémiologique et génétique analysant les facteurs impliqués dans la vulnérabilité aux problèmes d'addiction

[2] toujours en ligne sur le site de la documentation française : Trouble des conduites chez l'enfant et l'adolescent