mercredi 15 octobre 2008

Les socialistes débattent : tant mieux

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Le parti systématiquement[1] pris par tous les commentateurs politiques de n'analyser ce que disent ou font les dirigeants socialistes qu'à l'aune exclusive des querelles de personnes devrait bien finir par tourner au ridicule (je suis optimiste).

Car ce qui vient de se passer à l'Assemblée nationale n'est pas banal[2].

Si je vous raconte l'histoire sur le mode positif, ça donne :

Les socialistes, conscients de leurs responsabilités devant la crise mondiale que nous traversons, ont travaillé "en bonne intelligence" à la commission des finances. Puis, tous ensemble, les députés on débattu de la meilleure position à adopter et collectivement choisi de s'y tenir. Au bout du compte ils se sont abstenus sur le vote de la loi dite d'urgence pour les banques au motif qu'il n'y avait pas assez de garanties mais que la responsabilité imposait de ne pas s'y opposer.

Enfin, tous unis, solidaires et soudés, ils ont tous défendus le point de vue majoritaire, sans la moindre remarque aux camarades qui avaient, un temps, soutenus en toute bonne foi une proposition différente.

Si mon premier paragraphe est juste le second tient malheureusement encore du fantasme...

Et pourtant, c'est cette troisième mi-temps assassine qui nous fait le plus de mal.

Du coup, dans la presse on trouve des titres du genre :

  • Psychodrame au groupe socialiste de l’Assemblée nationale
  • ... soudaine montée de tension au PS
  • C'est devenu une tradition. Lors de chaque vote consacré à un texte particulièrement important, les députés socialistes s'entre-déchirent. ...
  • ...

Et pourtant, rien de dramatique, au contraire !

Les socialistes face à une question délicate discutent. tant mieux
Au départ, ils ne sont pas tous d'accord entre eux. tant mieux
Chacun défend son point de vue, parfois avec passion. tant mieux
Ensuite, collectivement on se met d'accord. tant mieux
Et même, s'il le faut, on se rappelle mutuellement la nécessité de l'unité. tant mieux

Notes

[1] ah ça fait ps ?!!

[2] La dépêche de l'AFP n'est pas la pire !

Anand vs Kramnik

Anand et Kramnik partagent le point dans la deuxième partie malgré une ouverture d4 inattendue.

La partie "sur l'échiquier" grâce à Foidos et à Europe-Echecs :

World Chess Championship 2008

Le marché d'Hortefeux pour entraver l'action de la Cimade ne passe pas

Rappel des faits : Background Cimade

1> La loi[1]prévoit que les étrangers placés en centre de rétention administrative (CRA) peuvent bénéficier de l'aide de la Cimade pour les "informer et (...) les aider à exercer leurs droits"

2> Le ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, Brice Hortefeux a fait publier un décret visant à soumettre à un marché public cette intervention dans les centres de rétention administrative (Décret n° 2008-817 du 22 août 2008)

Ce texte vise selon le texte de la pétition, "Les droits des étrangers ne peuvent se réduire à un marché !", à signer en ligne[2] à remettre en cause l'action de la Cimade :

  1. la réforme dénature la mission car l’assistance à l’exercice effectif des droits des personnes retenues est désormais réduite à une seule mission d’information ;
  2. l’émiettement de cette mission contrarie toute observation, analyse et réaction d’ensemble sur la situation prévalant dans les centres de rétention. Il entrainerait, outre une inégalité de traitement, une réduction de la qualité de l'aide apportée aux étrangers ;
  3. l’ouverture de cette mission par voie d’appel d’offres de marchés publics à des opérateurs autres que les associations spécialisées menace l’exercice des droits fondamentaux des personnes retenues ;
  4. l’exigence de neutralité, de discrétion et de confidentialité revient à entraver toute parole publique de témoignage et d’alerte sur certaines situations contraires au respect des droits fondamentaux.

3> Libé annonce que l'appel d'offres aurait été suspendu par le tribunal administratif de Paris
"Hortefeux débouté"

Notes

[1] Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile

[2] il n'est jamais trop tard pour bien faire